L’édition 2018 de TEX Live est dédiée à notre regretté collègue Staszek Wawrykiewicz.
Ce document décrit les principales caractéristiques de la distribution TEX Live, une distribution complète de TEX pour Linux et autres Unix, Mac OS X et systèmes Windows.
Cette distribution peut être obtenue par téléchargement, sur le DVD TEX Collection distribué par les groupes d’utilisateurs de TEX à leurs membres, ou par d’autres moyens. La section 2.1 décrit brièvement le contenu du DVD. TEX Live et TEX Collection sont le fruit des efforts des groupes d’utilisateurs de TEX. La description qui suit porte essentiellement sur TEX Live.
La distribution TEX Live comprend les binaires précompilés de TEX, LaTeX2e, ConTEXt, Metafont, MetaPost, BibTeX et de nombreux autres programmes ainsi qu’une bibliothèque étendue de macros, de fontes et de documentations. Elle permet aussi la composition de textes dans la plupart des langues utilisées dans le monde.
On trouvera à la fin du document, section 10 (page 80), un bref historique des principales modifications apportées au fil du temps à la distribution TEX Live.
Les utilisateurs des éditions précédentes de TEX Live sont invités à lire, avant toute mise à jour, la section 10.2 page 93 qui présente les principaux changements intervenus cette année.
TEX Live contient les exécutables pour les principales architectures Unix, dont GNU/Linux, Mac OS X et Cygwin. Les sources inclus dans la distribution devraient être compilables sur des plates-formes pour lesquelles nous ne fournissons pas d’exécutables.
Concernant Windows, les versions 7 et ultérieures sont prises en charge. Windows Vista devrait probablement fonctionner en bonne partie, mais TEX Live ne saurait dorénavant être installée sur XP ou versions antérieures. Il n’y a pas d’exécutables spécifiques 64-bit pour Windows, mais les exécutables 32-bit devraient fonctionner sur les systèmes 64-bit.
Consulter la section 2.1 pour des solutions alternatives sous Windows et Mac OS X.
Vous pouvez installer TEX Live de deux façons différentes : soit depuis le DVD, soit depuis Internet (http://tug.org/texlive/acquire.html). L’installateur réseau est petit et télécharge tout ce qu’il faut depuis Internet.
L’installateur du DVD vous permet d’installer sur votre disque dur. Il n’est plus possible de lancer TEX Live directement depuis le DVD TEX Collection (ou une image .iso), mais vous pouvez créer une installation portable, par exemple sur une clé USB (voir section 5).
La procédure d’installation est décrite en détail dans les sections suivantes (page 14), mais voici de quoi commencer rapidement.
À notre connaissance, les programmes TEX de base en eux-mêmes sont (et ont toujours été) extrêmement robustes. Cependant, d’autres programmes livrés avec TEX Live ne le sont peut-être pas autant, bien que chacun fasse de son mieux. De façon générale, il faut faire preuve de prudence avant de lancer des programmes sur des données en lesquelles vous n’avez pas toute confiance. Pour plus de sécurité, travaillez dans un nouveau répertoire créé à cet effet.
Il convient d’être particulièrement vigilant sous Windows, qui en général cherche les programmes dans le répertoire courant avant tout, quel que soit le chemin de recherche défini. Nous avons comblé de nombreuses failles, mais il en reste certainement d’autres, notamment avec les programmes maintenus extérieurement. C’est pourquoi nous recommandons de vérifier s’il n’y a pas de fichiers suspects dans le répertoire courant, en particulier les exécutables (binaires ou scripts). En général, il ne devrait pas y en avoir, et le simple fait de compiler un document devrait encore moins en créer.
Enfin, TEX (et les programmes associés) ont la capacité d’écrire des fichiers en compilant des documents, capacité qui peut être exploitée à des fins malignes de nombreuses façons. Ici aussi, la meilleure protection est de compiler les documents inconnus dans un répertoire nouvellement créé.
Si vous connaissez mal le système TEX, ou que vous n’êtes pas certain de vouloir installer TEX Live, vous pouvez avoir un aperçu du fonctionnement de l’un de ses logiciels principaux en lisant la Une courte (?) introduction à LaTeX2e, dont la traduction française est disponible à l’adresse http://mirrors.ctan.org/info/lshort/french/lshort-fr.pdf.
À la suite de cette lecture, vous n’aurez de cesse d’utiliser LaTeX2e, et donc d’installer TEX Live : il vous suffira tout simplement de reprendre ici la lecture du présent document pour effectuer sereinement cette installation. Ce document a été rédigé pour vous guider lors de celle-ci.
Une fois installée, votre distribution TEX Live sera prête à l’emploi. C’est alors que la commande 2 texdoc vous sera d’une aide précieuse, puisqu’elle vous permettra d’afficher la documentation des différents composants de TEX Live.
Ainsi, pour lire la Courte Introduction citée plus haut, vous n’aurez qu’à taper texdoc lshort-fr (vous remarquerez que la chaîne de caractères lshort-fr est également présente dans l’url citée plus haut : c’est son nom au sein de TEX Live). Et pour afficher de nouveau le présent document, vous taperez texdoc texlive-fr. Faites l’essai!
En toute logique, la commande texdoc texdoc vous indiquera comment vous servir au mieux de cette commande, par exemple pour qu’elle utilise votre lecteur PDF favori, ou pour qu’elle affiche automatiquement les documentations en français (si elles ont été traduites).
Car voilà : l’intégralité de la documentation des innombrables composants de TEX Live n’est pas encore disponible en français, loin s’en faut.
Fort heureusement, des ressources francophones de qualité existent. La documentation de LaTeX2e est traduite : elle est accessible via la commande texdoc latex2e-fr. Une communauté d’utilisateurs a recensé d’autres ressources à l’adresse suivante : http://texnique.fr/osqa/questions/2559/des-sources-dinformation-pour-debutants.
En effet, la communauté TEX est active et conviviale; la plupart des questions finissent par obtenir une réponse. En revanche, le support est informel, assuré par des volontaires et des usagers occasionnels, aussi est-il particulièrement important que vous fassiez votre propre travail de recherche avant de poser une question (si vous préférez un support commercial, vous pouvez renoncer à TEX Live et acheter un système payant; voir une liste, en anglais, à http://tug.org/interest.html#vendors).
Avant de poser une question à d’autres utilisateurs, nous vous invitons à vérifier qu’elle n’a pas déjà été posée : un moteur de recherche, par exemple https://duckduckgo.com/, peut à lui seul fournir des réponses pertinentes, et les archives des différents espaces de discussion contiennent des milliers de questions et réponses déjà traitées; elles permettent une recherche fructueuse.
Enfin, avant de poser une question, n’hésitez pas à prendre conseil sur la façon de rédiger la question pour avoir des chances d’obtenir une réponse pertinente. Soyez clair, précis et concis. Et illustrez votre propos avec un exemple complet minimal (les trois termes sont importants), comme indiqué ici : http://texnique.fr/osqa/faq/#custom-id-ecm.
Ces précautions étant prises, il est temps de vous présenter les trois espaces de discussion en ligne des utilisateurs francophones.
Il est à noter que le site texnique.fr et la liste GUT sont soutenus par l’association GUTenberg, qui est le groupe francophone des utilisateurs de TEX, LATEX et logiciels compagnons. Le site de l’association est accessible à l’adresse https://www.gutenberg.eu.org/. Les traducteurs de la présente documentation sont également membres de l’association, qui elle-même contribue au développement de TEX Live.
Donald Knuth, l’auteur de TEX, est anglophone : il est donc logique qu’une large documentation existe en anglais. Voici une liste de ressources anglophones, classées selon l’ordre dans lequel nous recommandons de les utiliser :
Enfin, l’organisation internationale des utilisateurs de TEX, le TEX Users Group, ou TUG, est anglophone. Basée aux États-Unis, elle fédère toutes les associations nationales et son site est à l’adresse http://tug.org/.
Parmi ses très nombreuses activités, elle organise une conférence annuelle, publie une revue, le TUGboat, qui paraît trois fois par an, ainsi qu’une collection de logiciels appelée... TEX Live!
La communauté germanophone est très active. Elle organise de solides séminaires ainsi que des rencontres informelles, publie des ouvrages de grande qualité... et a produit de très nombreuses lignes de code utilisées par TEX Live! Le groupe germanophone des utilisateurs de TEX s’appelle dante et son site est à l’adresse http://www.dante.de/. Il publie régulièrement une revue, Die TeXnische Komödie, et soutient le forum http://golatex.de/.
Enfin, le site germanophone de questions & réponses http://texwelt.de/ est le grand frère du francophone texnique.fr!
TEXest répandu dans le monde entier, et des groupes d’utilisateurs existent dans de nombreux pays, de la Bulgarie à l’Afrique du Sud! On en trouvera la liste à l’adresse http://tug.org/usergroups.html.
Il vous est possible d’apporter une aide précieuse aux autres utilisateurs :
Nous décrivons ici le contenu de TEX Collection qui est un sur-ensemble de TEX Live.
Le DVD TEX Collection contient les éléments suivants :
Les droits d’utilisation des fichiers présents dans CTAN et proTEXt diffèrent de ceux de TEX Live, pensez à lire les licences si vous envisagez de modifier ou de redistribuer certains de ces fichiers.
Voici une petite liste des répertoires situés à la racine d’une installation TEX Live avec une courte description.
– programmes de la famille TEX, rangés dans des sous-répertoires selon les plates-formes.
– une brève introduction et quelques liens utiles pour TEX Live, dans divers langages, sous forme de pages HTML ou de texte brut.
– le code source de tous les programmes, dont les principaux programmes TEX basés sur Web2C.
– le répertoire principal; voir TEXMFDIST dans la section suivante.
– scripts et programmes d’installation, et éléments spécifiques pour Windows.
On trouve également, au même niveau que les répertoires mentionnés ci-dessus, les scripts d’installation et le fichier README principal en anglais (disponible en différentes langues dans les répertoires readme-*.dir susmentionnés).
Concernant la documentation, le fichier doc.html, qui contient une liste exhaustive de liens vers les fichiers de documentation, pourra s’avérer utile. La documentation pour presque tout (paquets, formats, fontes, manuels de logiciels, pages de man, fichiers info) se trouve dans texmf-dist/doc. Vous pouvez utiliser le programme texdoc pour trouver une documentation, où qu’elle soit.
La documentation de TEX Live proprement dite (que vous consultez actuellement) est disponible dans le répertoire texmf-dist/doc/texlive en plusieurs langues :
Nous donnons ici la liste des variables prédéfinies qui contiennent les noms des différentes arborescences de type « texmf », l’usage qui en est fait, et leurs valeurs par défaut dans TEX Live. La commande tlmgr conf montre les valeurs de ces variables, ce qui permet de savoir où se trouvent ces différentes arborescences dans une installation donnée.
Notez bien que toutes ces arborescences, y compris les arborescences personnelles, doivent suivre la structure standard des répertoires de TEX (TDS : http://tug.org/tds) avec sa pléthore de sous-répertoires, sans quoi les fichiers ne seront pas pris en compte. La section 3.5.2 page 45 donne plus de détails à ce sujet. L’ordre ici est l’inverse de celui dans lequel les arborescences sont cherchées, c’est-à-dire que les dernières arborescences dans la liste outrepassent les précédentes.
– contient à peu près tous les fichiers de la distribution originale : fichiers de configuration, scripts, paquets, polices, etc. à quelques exceptions près (principalement pour les exécutables de chaque plate-forme placés dans le répertoire bin/ à côté). Rien ne devrait être ajouté, modifié ni supprimé manuellement dans cette arborescence.
– c’est là que les scripts texconfig-sys, updmap-sys et fmtutil-sys rangent les (versions globales des) données générées, comme les formats et les fichiers .map.
– c’est là que les scripts texconfig-sys, updmap-sys et fmtutil-sys recherchent leurs fichiers de configuration (globaux) en priorité.
– c’est l’arborescence que les administrateurs peuvent utiliser pour installer pour tous les utilisateurs les extensions, fontes, etc. additionnelles ou mises à jour.
– contient les fichiers personnels (extensions, classes, fontes, ensemble de macros) de l’utilisateur; ce répertoire est installé automatiquement dans le répertoire personnel de l’utilisateur.
– c’est là que les scripts texconfig updmap et fmtutil recherchent leurs fichiers de configuration (personnelles) en priorité.
– c’est là que les scripts texconfig, updmap et fmtutil rangent les (versions personnelles de) données générées, comme les formats et les fichiers .map.
– arborescence(s) utilisée(s) par ConTEXt MkIV et LuaLaTeX pour stocker des (versions de cache de) fichiers de travails. Par défaut, utilise TEXMFSYSVAR ou, s’il n’est pas possible d’y écrire, TEXMFVAR.
La structure de l’arborescence TEX Live est par défaut la suivante :
– une distribution précédente,
– la distribution actuelle,
– exécutables Linux,
– exécutables Mac OS X,
– exécutables Windows,
– correspond à TEXMFDIST et TEXMFMAIN,
– correspond à TEXMFSYSVAR,
– correspond à TEXMFSYSCONFIG,
– correspond à TEXMFLOCAL, normalement commun à plusieurs distributions TEX Live (2007, 2008, etc.),
– fichiers propres à l’utilisateur générés automatiquement pour une distribution TEX Live précédente,
– fichiers propres à l’utilisateur générés automatiquement pour la distribution TEX Live actuelle,
– correspond à TEXMFVAR, TEXMFCACHE,
– correspond à TEXMFCONFIG,
– correspond à TEXMFHOME, répertoire regroupant tous les répertoires de macros personnelles : texmf/tex/latex par exemple pour les fichiers de macros LATEX, etc.
Le programme TEX original de Knuth est figé, sauf corrections de bugs, rares. C’est toujours le programme tex présent dans TEX Live, et ceci ne changera pas autant dans un futur prévisible. TEX Live contient plusieurs variantes étendues de TEX (aussi appelées « moteurs TEX ») :
Voici quelques autres programmes couramment utilisés et présents dans TEX Live :
– traitement des bibliographies.
– traitement des index.
– conversion DVI vers PostScript.
– visualisation DVI pour le système X Window.
– couper/coller de pages à partir de fichiers DVI.
– conversion DVI vers PDF, une alternative à pdfTEX (mentionné ci-dessus) pour produire des fichiers PDF.
– utilitaires PostScript.
– utilitaires PDF.
– processeurs ConTEXt et PDF.
– conversion TEX vers HTML et XML.
La première chose à faire est de télécharger le programme d’installation par le réseau ou de récupérer le DVD TEX Collection. La page http://tug.org/texlive/acquire.html donne plus d’informations sur les différentes façons d’obtenir le logiciel.
Le même programme d’installation est utilisé, quelle que soit la source d’installation. La différence la plus visible entre ces deux modes est qu’avec l’installation par le réseau, vous obtenez les versions courantes des différents paquets, contrairement au DVD (ou image ISO) qui n’est pas mis à jour entre deux versions majeures.
Si vous devez télécharger par le biais des serveurs mandataires (proxies), utilisez un fichier ~/.wgetrc ou des variables d’environnement avec une configuration de serveur mandataire pour Wget (http://www.gnu.org/software/wget/manual/html_node/Proxies.html). TEX Live utilise toujours GNU Wget pour le téléchargement. Bien sûr, ceci ne vous concerne pas si vous installez depuis le DVD ou l’image ISO.
Les sections suivantes expliquent plus en détail le fonctionnement de l’installateur.
Dans ce qui suit, l’invite du shell est notée >; les commandes de l’utilisateur sont en gras. Le programme install-tl est un script Perl; la façon la plus simple de le démarrer sur un système Unix est la suivante.
Pour travailler en mode graphique expert (figure 3 – attention, le module Perl::TK doit être disponible, avec le support de XFT, ce qui est en général le cas sous GNU/Linux, mais pas souvent sous d’autres systèmes) :
La liste complète des options est donnée par
Attention : le matériel installé doit normalement être accessible à tous les utilisateurs de la machine; si celui qui installe n’est pas root, il devra s’assurer que son umask est adapté, par exemple umask 022 ou umask 002. Consulter la documentation système pour plus de précisions.
Remarques particulières pour Cygwin : contrairement aux autres systèmes compatibles Unix, Cygwin ne comprend pas par défaut tous les programmes requis pour faire fonctionner l’installateur TEX Live. Voir la section 3.1.4.
Une distribution spécifique, MacTEX (http://tug.org/mactex), a été mise au point pour Mac OS X. Nous recommandons d’utiliser son installateur natif, plutôt que d’installer la distribution TEX Live en suivant la procédure indiquée pour Unix. En effet, MacTEX comprend des ajustements spécifiques pour le système Mac OS X et facilite la cohabitation entre plusieurs distributions TEX (MacTEX, Fink, MacPorts, etc.).
MacTEX est fortement basée sur TEX Live et les arborescences principales et les exécutables sont en tous points identiques. Quelques répertoires contenant de la documentation et des applications spécifiques au Mac sont ajoutés.
Si vous utilisez le fichier zip téléchargé et décompacté ou si l’insertion du DVD ne lance pas l’installation automatiquement, double-cliquez sur install-tl-windows.bat. Si vous voulez disposer de plus d’options, par exemple pour sélectionner des collections de paquets spécifiques au lieu de procéder à une installation complète, utilisez plutôt install-tl-advanced.bat.
Il est également possible de travailler en ligne de commande; dans ce qui suit l’invite du shell est notée >, les commandes de l’utilisateur sont notées en gras. Voici les commandes à lancer (à partir du répertoire du script d’installation) :
La figure 4 montre l’installateur en mode magique, qui est le mode par défaut pour Windows.
Pour travailler en mode texte :
Avant de commencer l’installation, utilisez le programme setup.exe de Cygwin pour installer les paquets perl et wget (si ce n’est déjà fait).
Il est également recommandé d’installer les paquets suivants :
La figure 2 présente l’écran principal de configuration en mode texte sous Unix/Linux, où c’est le mode par défaut.
Il s’agit d’un installateur en mode ligne de commande, il n’y a pas de notion de curseur; par exemple, vous ne pouvez pas naviguer entre les cases à cocher et les champs d’entrée avec la touche tabulation. Tapez une des lettres proposées (en respectant la casse) suivie de « entrée » (retour chariot) et l’écran se mettra automatiquement à jour.
L’interface est volontairement rudimentaire afin de permettre son utilisation sur le plus grand nombre possible de systèmes — même avec des versions très dépouillées de Perl.
La figure 3 page 24 présente l’écran principal de configuration en mode graphique sous GNU/Linux. À part l’utilisation de boutons et menus, cet installateur ne diffère pas beaucoup de l’installateur en mode texte.
Ce mode peut être demandé explicitement avec la commande suivante :
Sous Windows, l’installateur démarre par défaut dans le mode le plus simple que nous avons pu concevoir, le mode « magique » (figure 4). Dans ce mode, tout est installé et presque aucune question n’est posée. En revanche, si vous souhaitez personnaliser votre installation, vous devriez utiliser l’un des autres modes.
Sur d’autres plates-formes, ce mode peut être demandé explicitement avec la commande :
Les options proposées sont censées être assez explicites, voici cependant quelques précisions.
La figure 5 présente les choix de binaires possibles en mode texte. Seuls les binaires correspondant à l’architecture détectée seront installés par défaut. Rien n’empêche d’en sélectionner d’autres si nécessaire : cela peut être intéressant dans le cas de machines en réseau ou sur des systèmes en « double boot ».
Dans le menu « Scheme » (voir figure 6) on choisit un schéma général de configuration qui détermine un ensemble de collections à installer. Le schéma par défaut (full) consiste à tout installer, ce qui est recommandé. Vous pouvez également choisir basic pour un petit système, minimal pour des tests uniquement, medium ou teTeX pour quelque chose d’intermédiaire. Il existe aussi des schémas spécialisés ou spécifiques à un pays.
Une fois un schéma choisi, vous pouvez affiner votre sélection avec le menu « collections » (voir figure 7, montrée ici en mode graphique pour changer).
Il est possible de raffiner encore les choix : pour ce faire, il faudra recourir ultérieurement au gestionnaire de paquets TeX Live (tlmgr) — voir la section 6.
L’arrangement par défaut des différents répertoires est donné à la section 2.3, page 11. Le répertoire d’installation par défaut est /usr/local/texlive/2018 sous Unix et %SystemDrive%\texlive\2018 sous Windows. Cela permet d’avoir en parallèle plusieurs installations TEX Live, par exemple une par version (typiquement par année, comme ici) et vous pouvez basculer de l’une à l’autre simplement en modifiant votre chemin de recherche (votre « PATH »).
Il peut être nécessaire de changer la valeur de TEXDIR lorsque celui qui procède à l’installation n’a pas les droits d’écriture sur le répertoire TEXDIR : l’installation n’est pas réservée au superutilisateur root ou « Administrateur », il suffit d’avoir les droits en écriture sur le répertoire TEXDIR.
Ce répertoire d’installation peut être modifié en configurant le TEXDIR dans l’installateur. L’écran de l’interface pour ceci – et pour d’autres choix – est montré à la figure 3. Les principales raisons pour lesquelles il peut être nécessaire de le modifier sont soit le manque de place sur cette partition (une installation TEX Live complète nécessite plusieurs Go), soit l’absence de droit d’écriture sur le répertoire par défaut : comme indiqué précédemment, l’installation n’est pas réservée au super-utilisateur root ou « Administrateur »; il suffit d’avoir les droits en écriture sur le répertoire TEXDIR.
Les répertoires d’installation peuvent aussi être modifiés en configurant différentes variables d’environnement avant de lancer l’installateur (vraisemblablement TEXLIVE_INSTALL_PREFIX ou TEXLIVE_INSTALL_TEXDIR); consultez la documentation au moyen de install-tl --help (disponible en ligne à http://tug.org/texlive/doc/install-tl.html) pour la liste complète et plus de détails.
Une alternative raisonnable est d’installer TEX Live dans votre répertoire personnel, surtout si vous prévoyez d’en être le seul utilisateur. Vous pouvez utiliser ~ à cet effet, par exemple ~/texlive/2018.
Dans tous les cas, il est recommandé d’inclure l’année dans le chemin afin de pouvoir conserver plusieurs versions de TEX Live en parallèle. Rien n’empêche d’ajouter aussi un lien symbolique (par exemple /usr/local/texlive-current) pointant sur la version actuellement utilisée. Ceci facilite les basculements d’une version à une autre.
Le répertoire TEXMFHOME est destiné à regrouper les répertoires de macros personnelles. Par défaut, son emplacement est ~/texmf (~/Library/texmf isur Mac); ici, le ~ est préservé dans les fichiers de configuration créés, de façon à être remplacé dynamiquement pour chaque utilisateur de TEX, par la valeur des variables d’environnement \$HOME sous Unix et %USERPROFILE% sous Windows. Attention, comme tous les autres répertoires, TEXMFHOME doit respecter la structure TDS, ce sans quoi les fichiers ne seront pas trouvés.
Enfin, TEXMFVAR est l’emplacement où sont stockés les fichiers de cache spécifiques à chaque utilisateur. Le nom TEXMFCACHE est utilisé par LuaLATEX et ConTEXt MkIV pour le même but (voir la section 3.5.1 page 45); par défaut il coïncide avec TEXMFSYSVAR ou, s’il n’est pas possible d’y écrire, avec TEXMFVAR.
La figure 8 présente le menu « Options » en mode texte, sur lequel voici quelques précisions.
Options spécifiques à Windows, telles qu’affichées dans l’interface avancée Perl/Tk :
Lorsque vous êtes satisfait des réglages effectués, il vous reste à taper I dans l’interface textuelle ou cliquer sur le bouton « Installer » dans l’interface graphique Perl/Tk pour lancer le processus d’installation. Lorsque celui-ci sera terminé, allez à la section 3.4 pour voir s’il y a d’autres choses à faire.
Tapez
: exécution en mode graphique (si possible). Ceci nécessite le module Perl/Tk (http://tug.org/texlive/distro.html#perltk) avec support de XFT; si Perl/Tk n’est pas disponible, l’installation se poursuit en mode texte.
: exécution en mode texte, même sous Windows.
: langue utilisée par l’interface de l’installateur, spécifiée par son code standard (généralement sur deux lettres). Le programme s’efforce de déterminer automatiquement la langue à utiliser et se rabat sur l’anglais en cas d’échec. Vous pouvez obtenir la liste des langues disponibles avec install-tl –help.
: créer une installation utilisable de façon portable sur une clé USB ou un DVD; peut aussi être activé depuis l’interface textuelle de l’installateur avec la commande V, ainsi que depuis l’interface graphique. Voir la section 5 pour les détails.
: charger le profil d’installation depuis le fichier et installer sans interaction avec l’utilisateur. À chaque exécution, le script d’installation écrit un compte-rendu dans le fichier texlive.profile du sous-répertoire tlpkg de votre installation TEX Live. Ce fichier peut être donné en argument pour refaire exactement la même installation sur une machine différente, par exemple. Sinon, vous pouvez utiliser un profil personnalisé; la façon la plus facile de le créer est de partir d’un profil généré et de modifier les valeurs, ou d’utiliser un fichier vide pour utiliser toutes les valeurs par défaut.
: choix d’une source où récupérer le matériel à installer, voir ci-dessous.
: si vous possédez déjà une copie de TEX Live acquise par rsync, svn ou un autre moyen (voir http://tug.org/texlive/acquire-mirror.html), cette option vous permet de l’utiliser directement, tel quel, et de ne procéder qu’aux opérations post-installation. Attention, ceci peut écraser le fichier tlpkg/texlive.tlpdb, c’est à vous de le sauvegarder auparavant si vous le désirez. Aussi, une éventuelle suppression de paquet est à faire manuellement. N’utilisez pas cette option à moins de savoir ce que vous faites. Cette option ne peut pas être activée depuis l’interface de l’installateur.
L’emplacement par défaut du dépôt de paquets en ligne est un miroir du CTAN choisi automatiquement par le service de redirection http://mirror.ctan.org/.
Si vous voulez en utiliser un autre, vous pouvez utiliser l’option -repository avec pour valeur une url commençant par ftp:, http: ou file:/, ou un chemin vers un répertoire local. Dans le cas d’une url en http: ou ftp:, un éventuel caractère « / » à la fin, de même qu’une éventuelle composante tlpkg/ finale, sont ignorés.
Par exemple, vous pouvez choisir un miroir du CTAN en particulier avec une valeur comme http://ctan.example.org/tex-archive/systems/texlive/tlnet/, en substituant le nom d’un vrai miroir et le chemin vers l’archive TEX spécifique à la place de ctan.example.org. La liste des miroirs du CTAN est disponible sur http://ctan.org/mirrors.
Si l’argument donné est local (un chemin ou une url en file:/) et que les paquets sont présents à la fois sous forme de fichiers non compressés et d’archives compressées, ces dernières seront utilisées.
Selon les cas, quelques opérations supplémentaires peuvent être nécessaires.
Si vous avez choisi de créer des liens symboliques dans les répertoires standard (voir la section 3.2.4), alors il est inutile de modifier vos variables d’environnement. Sinon, sur les systèmes Unix, le répertoire contenant les binaires pour votre plate-forme doit être ajouté au PATH (pas sous Windows où l’installateur s’en occupe).
À chaque architecture correspond un sous-répertoire de TEXDIR/bin, voir la liste à la figure 5 31.
Si vous voulez que votre système trouve les fichiers de documentation concernant TEX Live aux formats man et Info, il faut également ajuster les variables MANPATH et INFOPATH. Sur certains systèmes, ceci ne sera pas nécessaire et il suffira de régler le PATH pour que les pages de man et d’Info soient trouvées.
Pour les interpréteurs de commandes (shells) dits « Bourne-compatible » tels que bash sous GNU/Linux, le fichier à éditer peut être \$HOME/.bash_profile ou \$HOME/.profile et les lignes à ajouter sont de la forme suivante :
Pour les shells csh ou tcsh, le fichier à éditer est en principe $HOME/.cshrc et les lignes à ajouter sont de la forme suivante :
Si vous avez déjà des réglages concernant ces variables dans vos fichiers de configuration, il suffit bien sûr d’y rajouter les répertoires concernant TEX Live.
Il est possible d’ajuster les variables PATH, MANPATH et INFOPATH globalement pour tous les utilisateurs présents et futurs sans avoir à éditer les fichiers personnels de chacun, mais les façons de le faire sont trop différentes d’un système à l’autre pour être présentées ici.
Voici quelques pistes : pour MANPATH chercher un fichier /etc/manpath.config, s’il est présent lui ajouter des lignes comme
Pour les deux autres, chercher un fichier/etc/environment, il est éventuellement possible d’y définir les valeurs des variables d’environnement telles que PATH et INFOPATH.
Nous créons aussi à l’installation un lien symbolique nommé man dans les répertoires des binaires Unix. Certains programmes man, comme celui livré en standard sur Mac OS X, l’utilisent pour trouver automatiquement les pages de man, rendant inutile tout réglage de MANPATH.
Si vous avez installé TEX Live depuis le DVD et souhaitez ensuite accéder aux mises à jour par Internet, il vous faudra exécuter la commande suivante (après avoir réglé votre PATH si nécessaire, comme expliqué à la section précédente) :
Ceci dit à tlmgr d’utiliser pour les futures mises à jour un miroir du CTAN proche. Ceci est fait par défaut lors d’une installation depuis le DVD, via l’option décrite dans la section 3.2.4.
Si vous rencontrez des problèmes avec la sélection automatique du miroir, vous pouvez en sélectionner un en particulier depuis la liste disponible en http://ctan.org/mirrors. Utilisez le chemin complet vers le répertoire tlnet pour ce miroir, comme ci-dessus.
XeTEX et LuaTEX peuvent utiliser toutes les polices installées au niveau du système et pas seulement celles des arborescences TEX. Pour cela, ils utilisent des méthodes différentes, mais pas tout à fait indépendantes.
Sous Windows, les fontes livrées avec TEX Live sont automatiquement rendues utilisables par XeTEX, mais si vous avez installé le paquet xetex sur un système de type Unix, vous avez besoin de le configurer un peu pour que XeTEX puisse trouver les fontes installées par TEX Live par leur nom sans être obligé d’utiliser le nom du fichier.
Pour faciliter ce réglage, lorsque le paquet xetex est installé, un fichier de configuration adéquat est créé : TEXMFSYSVAR/fonts/conf/texlive-fontconfig.conf.
Pour permettre à votre système l’accès aux polices TEX Live, si vous avez les privilèges suffisants, vous pouvez procéder ainsi :
Si vous n’avez pas les privilèges suffisants pour utiliser la méthode ci-dessus, ou si vous préférez rendre les polices disponibles seulement pour l’utilisateur en cours, vous pouvez procéder comme suit.
Vous pouvez utiliser fc-list pour voir les noms des polices du système. L’incantation fc-list : family style file spacing (avec ces arguments tels quels) donne en général quelques informations utiles.
La « vieille » version de ConTEXt (Mark II) ainsi que la « nouvelle » version (Mark IV) devraient fonctionner directement après l’installation de TEX Live et ne réclamer aucune action particulière tant que vous n’utilisez que tlmgr pour les mises à jour.
Cependant, comme ConTEXt MkIV n’utilise pas la bibliothèque kpathsea, il faudra mettre à jour manuellement le cache de fichiers de ConTEXt si jamais vous installez des nouveaux fichiers manuellement (c’est-à-dire sans utiliser tlmgr). Pour cela, et après chaque installation manuelle, exécutez :
Les fichiers résultants de l’exécution de cette commande sont stockés dans TEXMFCACHE, dont la valeur par défaut sous TEX Live est TEXMFSYSVAR;TEXMFVAR.
ConTEXt MkIV lira les fichiers de toutes les arborescences mentionnées dans TEXMFCACHE et les écrira dans le premier de ces répertoires accessibles en écriture. Lors de la lecture, les dernières informations lues sont prises en compte de façon prioritaire par rapport à celles lues précédemment, dans le cas où certaines données de cache seraient dupliquées.
Pour plus d’informations, voir http://wiki.contextgarden.net/Running_Mark_IV.
Comme cela a déjà été indiqué à la section 2.3, TEXMFLOCAL (par défaut /usr/local/texlive/texmf-local ou %SystemDrive%\texlive\texmf-local sous Windows) est la racine de l’arborescence prévue pour regrouper les fichiers de macros, les fontes et le matériel utilisable par l’ensemble des utilisateurs du système. D’autre part TEXMFHOME (par défaut \$HOME/texmf (ou %USERPROFILE%\texmf) regroupe le matériel personnel de chaque utilisateur.
Dans les deux cas, les fichiers ajoutés doivent être placés, non pas en vrac à la racine de TEXMFLOCAL ou TEXMFHOME mais dans des sous-répertoires bien choisis (voir http://tug.org/tds ou lire le fichier texmf.cnf). Par exemple, une classe ou une extension LATEX ne sera trouvée que si elle est dans TEXMFLOCAL/tex/latex ou TEXMFHOME/tex/latex ou dans un sous-répertoire de ceux-ci.
Enfin, si les ajouts ont été faits sous TEXMFLOCAL, il y a lieu de régénérer les bases de données ls-R (commande mktexlsr ou, en mode graphique, bouton « Reinit file database » du gestionnaire de paquets TEX Live).
L’emplacement des répertoires TEXMFLOCAL et TEXMFHOME est fixe (il ne change pas d’une version à l’autre de TEX Live). Leur contenu est pris en compte par toutes les versions de TEX Live, aussi est-il préférable de ne pas changer la valeur des variables TEXMFLOCAL et TEXMFHOME à l’installation.
Par défaut, chacune de ces variables est définie comme étant un seul répertoire, comme illustré ci-dessus. Cependant, ceci n’est pas obligatoire. Si vous voulez par exemple changer rapidement de version pour des paquets importants, vous pouvez maintenir plusieurs arborescences pour votre usage personnel en spécifiant dans TEXMFHOME une liste de répertoires entre accolades, séparés par des virgules :
La section 8.1.5 décrit plus en détail la façon dont de telles listes entre accolades sont traitées.
Cette question est malheureusement trop complexe pour être abordée ici. Renoncez-y sauf si vous connaissez bien les arcanes d’une installation TEX. De nombreuses polices sont déjà intégrées à TEX Live, pensez à vérifier si ce que vous cherchez n’en fait pas partie avant de chercher plus loin.
Une alternative possible est d’utiliser XeTEX ou LuaTEX (voir section 2.4) qui permettent l’accès aux fontes disponibles sur le système sans aucune installation supplémentaire.
Si vous ne pouvez pas y couper, le document essayant de décrire au mieux la procédure est disponible à l’adresse suivante :
http://tug.org/fonts/fontinstall.html
Après avoir installé TEX Live aussi bien que possible, il faut la tester avant de créer des documents ou des fontes. Les tests doivent être faits par un utilisateur non privilégié (autre que root).
Une chose que vous devez immédiatement chercher est une interface graphique (un éditeur) avec laquelle éditer des fichiers. TEX Live installe TEXworks (http://tug.org/texworks) sur Windows (seulement) et MacTEX installe TeXShop (http://pages.uoregon.edu/koch/texshop). Sur les autres systèmes Unix, le choix d’un éditeur vous revient. Il y en a de nombreux et certains d’entre eux sont listés à la section suivante (cf. aussi http://tug.org/interest.html#editors). Tout éditeur de texte brut convient : il n’est pas requis qu’il soit spécifique à TEX.
Le reste de cette section donne quelques procédures de base pour vérifier que le nouveau système est opérationnel. On les décrit pour Unix; pour Mac OS X ou Windows, il vaut mieux tester au travers d’une interface graphique, mais les principes sont les mêmes.
Si la réponse est command not found ou si le numéro de version est différent, il est fort probable que vous n’ayez pas le bon répertoire de binaires dans votre PATH. Voir les informations sur l’environnement page 43.
Nota : vous devez travailler sous X pour que xdvi fonctionne. Dans le cas contraire, votre variable d’environnement DISPLAY ne sera pas correcte et vous obtiendrez l’erreur « Can’t open display ».
Ni gv ni xpdf ne sont inclus dans TEX Live, aussi devez-vous les installer séparément si ce n’est déjà fait. Voir respectivement http://www.gnu.org/software/gv et http://www.foolabs.com/xpdf. Il y a bien d’autres lecteurs de fichiers PDF; pour Windows, nous recommandons Sumatra PDF (https://www.sumatrapdfreader.org/free-pdf-reader.html).
à compiler avant sample2e si celui-ci pose des problèmes.
teste que l’imprimante n’introduit pas de décalages.
imprime des tables des fontes et des tests.
aussi pour les tables de fontes, mais en (plain)TEX.
le fichier de test de (plain)TEX le plus canonique de tous. Il faut taper « \bye » à l’invite * après « tex story.tex ».
Si vous obtenez un message d’erreur disant « Invalid fontname ‘Latin Modern Roman/ICU’... », alors vous devez revoir la configuration de votre système pour que les polices installées par TEX Live soient reconnues, voir section 3.5.
Si vous êtes débutant ou si vous avez besoin d’aide pour réaliser des documents TEX ou LATEX, n’hésitez pas à consulter http://tug.org/begin.html.
Voici quelques liens vers d’autres outils qui peuvent être utiles à installer.
Voir http://tug.org/interest.html pour une liste plus complète de programmes.
Les sections précédentes décrivaient le processus pour installation « normale ». Celle-ci concerne des cas plus spécialisés.
TEX Live a été conçue pour pouvoir être partagée par différents systèmes sur un réseau. Avec la disposition standard des répertoires, aucun chemin n’est codé en dur : les emplacements des fichiers dont TEX Live a besoin sont trouvés automatiquement à partir des emplacements des programmes. Vous pouvez le constater dans le fichier de configuration principal \$TEXMFDIST/web2c/texmf.cnf, qui contient des lignes comme
Cela signifie qu’il suffit aux utilisateurs d’ajouter à leur PATH le chemin des exécutables pour leurs plates-formes, pour obtenir une configuration qui marche.
Pour la même raison, vous pouvez aussi installer TEX Live localement et ensuite déplacer l’arborescence complète vers un emplacement réseau.
Pour Windows, TEX Live inclut un programme de lancement nommé tlaunch. Sa fenêtre principale contient des entrées de menus et des boutons pour différents programmes et documentations liés à TEX personnalisables via un fichier ini. Lors de son premier usage, il reproduit la post-installation usuelle sous Windows, c’est-à-dire qu’il modifie le chemin de recherche pour la TEX Live et crée quelques associations de fichiers, mais seulement pour l’utilisateur en cours. De ce fait, les stations de travail ayant accès à la TEX Live sur un réseau local ne nécessitent qu’un raccourci de menu pour le lanceur. Cf. le manuel de tlaunch (texdoc tlaunch ou https://ctan.org/pkg/tlaunch).
L’option -portable de l’installateur (ou la commande V dans l’installateur en mode texte ou l’option correspondante en mode graphique) crée une installation de TEX Live entièrement contenue dans un seul répertoire et n’effectue aucune intégration au système. Vous pouvez créer une telle installation directement sur une clé USB ou la copier sur une clé ultérieurement.
Pour utiliser TEX depuis cette installation portable, il suffit d’ajouter le bon répertoire de binaires à votre path pour la session de terminal en cours, comme d’habitude.
Sous Windows, vous pouvez double-cliquer sur le fichier tl-tray-menu à la racine de l’installation et créer un « menu receveur » temporaire offrant quelques actions communes, comme dans cette capture d’écran :
L’entrée « More... » explique comment personnaliser ce menu.
TEX Live fournit un programme appelé tlmgr pour assurer la maintenance de la distribution après son installation initiale. Il permet en particulier
Les fonctionnalités de tlmgr surpassent celles de texconfig. Nous continuons à distribuer et maintenir ce dernier pour le confort de ceux habitués à son interface, mais nous recommandons d’utiliser tlmgr désormais.
On lance tlmgr en mode graphique (figure 9) par la commande :
Démarrer → Programmes → TeX Live .... → TeX Live Manager.
La première chose à faire est de cliquer sur le bouton « Load 3 » ce qui affiche la liste des collections, extensions, etc. (à condition bien sûr qu’il soit possible de se connecter au dépôt utilisé).
Les figures 10 et 11 montrent les écrans de réglage des options générales et de celles concernant la taille du papier.
Indépendamment du mode tlmgr -gui décrit ci-dessus, deux applications graphiques utilisent tlmgr en arrière-plan : ce sont tlshell (codé en Tcl/Tk) et tlcockpit (codé en Java). Ces applications sont incluses dans TEX Live en tant que packages indépendants.
Après l’installation initiale, vous pouvez mettre à jour votre système en utilisant :
L’exemple suivant, plus complexe, ajoute une collection, pour le moteur XeTEX, depuis un dépôt local :
Comme vous pouvez le constater, tlmgr prend en compte les dépendances et effectue automatiquement toutes les opérations nécessaires, comme la mise à jour des bases de données de fichiers et la génération de formats (ici un nouveau format a été créé pour XeTEX).
La commande suivante permet d’obtenir la description d’un paquet.
Enfin, le plus important, pour la documentation complète, tapez tout simplement :
http://tug.org/texlive/tlmgr.html
Sous Windows le programme d’installation effectue quelques tâches supplémentaires :
Pour une autre approche, cf. tlaunch, décrit à la section 4.1.
Pour être complète, une installation TEX Live a besoin de quelques utilitaires qui ne sont pas présents en général sur les machines Windows. TEX Live fournit donc les outils suivants (installés sur Windows seulement).
L’équivalent du répertoire personnel noté $HOME sous Unix s’appelle %USERPROFILE% sous Windows. Cette variable vaut en général C:\Utilisateurs\<username> sous Vista et versions suivantes. La notation ~, utilisée dans texmf.cnf et dans Kpathsea en général pour désigner un répertoire personnel, est correctement interprétée sous Windows comme sous Unix.
Windows stocke pratiquement tous les paramètres de configuration dans sa base de registre. Celle-ci contient un ensemble de clés organisées par niveau. Les clés les plus importantes pour l’installation de programmes sont HKEY_CURRENT_USER et HKEY_LOCAL_MACHINE, HKCU et HKLM en abrégé. La partie HKCU de la base de registre se trouve dans le répertoire personnel de l’utilisateur (voir section 7.3). La partie HKLM est normalement dans un sous-répertoire du répertoire Windows.
Certaines informations système peuvent s’obtenir à partir des variables d’environnement mais, pour d’autres, la localisation des raccourcis par exemple, la consultation de la base de registre est indispensable. La modification des variables d’environnement nécessite l’accès à la base de registre.
Dans les versions récentes de Windows, la distinction est faite entre « utilisateurs » et « administrateurs », ces derniers ayant accès en écriture à la totalité du système. Nous nous sommes efforcés de rendre l’installation de TEX Live possible aux utilisateurs non privilégiés.
Si l’installateur est lancé avec des droits « administrateur », il dispose d’une option procédant à l’installation pour tous les utilisateurs : si elle est choisie, les raccourcis et les entrées de menu sont créés pour tous les utilisateurs, et le chemin de recherche est modifié au niveau du système. Sinon, les raccourcis et entrées de menu sont créés pour l’utilisateur courant, et seul le chemin de recherche dudit utilisateur est modifié.
Dans tous les cas, le répertoire proposé comme racine de l’installation est %SystemDrive%. Le programme install-tl vérifie si le répertoire choisi comme racine est accessible en écriture pour celui qui procède à l’installation.
Lorsqu’une installation TEX est présente sur la machine, l’installation de TEX Live par un utilisateur non privilégié est problématique : cet utilisateur n’aura jamais accès aux exécutables TEX Live car la recherche s’effectue d’abord dans les répertoires système, puis dans les répertoires de l’utilisateur. Une parade sommaire a été prévue : l’installateur crée un raccourci vers une fenêtre de ligne de commande où les exécutables TEX Live sont prioritaires : TEX Live est ainsi utilisable en ligne de commande à partir de ce raccourci. De même, le raccourci pour TEXworks, s’il est installé, fait ce qu’il faut pour que les outils TEX Live soient utilisés.
Vous devez savoir que, même si vous êtes connecté en tant qu’administrateur, vous devez explicitement demander les privilèges d’administrateur. En fait, il ne sert pas à grand-chose de se connecter en tant qu’administrateur; le mieux est de faire un clic droit sur le programme ou raccourci à utiliser, et de choisir l’entrée « exécuter en tant qu’administrateur ».
Les utilisateurs de Windows et Cygwin (voir la section 3.1.4 pour les spécificités de l’installation sous Cygwin) peuvent parfois arriver à court de mémoire en utilisant certains des programmes fournis avec TEX Live. Par exemple, asy peut manquer de mémoire si vous essayez d’allouer un tableau de 25 000 000 réels, et LuaTEX aussi si vous essayez de traiter un document avec beaucoup de fontes lourdes.
Pour Cygwin, vous pouvez augmenter la quantité de mémoire disponible en suivant les instructions données dans le guide de l’utilisateur Cygwin (http://www.cygwin.com/cygwin-ug-net/setup-maxmem.html).
Pour Windows, il vous faudra créer un fichier, nommé par exemple ajoutmemoire.ref, contenant les quatre lignes suivantes.
puis exécuter la commande regedit /s ajoutmemoire.reg en tant qu’administrateur. Si vous souhaitez modifier la limite mémoire uniquement pour l’utilisateur courant plutôt qu’au niveau du système, utilisez HKEY_CURRENT_USER.
Web2C est une collection intégrée de programmes relatifs à TEX, c.-à-d. TEX lui-même, Metafont, MetaPost, BibTeX, etc. C’est le cœur de TEX Live. Le site de référence est http://tug.org/web2c.
Un peu d’histoire : la première implémentation a été réalisée par Tomas Rokicki qui, en 1987, a développé un premier système TEX-to-C en adaptant les change files pour Unix (travail de Howard Trickey et Pavel Curtis principalement). Tim Morgan assura la maintenance du système, dont le nom fut remplacé durant cette période par Web-to-C. En 1990, Karl Berry reprit le travail, assisté par des dizaines de contributeurs et en 1997 il passa le relais à Olaf Weber qui le rendit à Karl en 2006.
Le système Web2C fonctionne sur Unix, sur les systèmes Windows 32 bits, sur Mac OS X et sur de nombreux autres systèmes d’exploitation. Il utilise les sources originales de Knuth pour TEX et les autres programmes de base écrits en WEB (système de programmation documentée) qui sont tous traduits en langage C. Les composants du noyau de TEX issus de ce processus sont :
– gestion des bibliographies.
– copie de fichier DVI en supprimant les fontes virtuelles.
– conversion de fichier DVI en MPX (dessins MetaPost).
– conversion le fichier DVI en un texte lisible.
– visualisation de fontes génériques GF.
– conversion des fontes génériques GF en fontes bitmap PK.
– conversion de fichier GF en un texte lisible.
– création de fontes.
– mise en page de code source Metafont.
– création de diagrammes techniques.
– création de motifs de césure.
– conversion des fontes bitmap PK en fontes génériques GF.
– conversion des fontes PK en un texte lisible.
– conversion des fichiers PL (lisibles) en TFM.
– affichage des fichiers WEB pool.
– WEB vers Pascal.
– composition de textes.
– conversion des fichiers TFM en PL (lisibles).
– conversion des fontes virtuelles VF en VPL (lisibles).
– conversion des fontes VPL en fontes virtuelles VF.
– WEB vers TEX.
La syntaxe et les fonctions précises de ces programmes sont décrites dans la documentation des composants individuels et dans le manuel Web2C lui-même. Toutefois, connaître un certain nombre de principes régissant l’ensemble de la famille de programmes peut aider à exploiter de façon optimale votre installation Web2C.
Presque tous ces programmes suivent les options standard de GNU :
Pour localiser les fichiers, les programmes Web2C utilisent la bibliothèque de recherche Kpathsea (http://tug.org/kpathsea). Cette bibliothèque utilise une combinaison de variables d’environnement et un certain nombre de fichiers de paramètres pour optimiser la recherche dans l’énorme arborescence TEX. Web2C peut exécuter une recherche dans plusieurs arborescences simultanément, ce qui est utile si l’on souhaite maintenir la distribution standard de TEX et les extensions locales dans deux arborescences distinctes. Afin d’accélérer la recherche de fichiers, la racine de chaque arborescence possède un fichier ls-R contenant une entrée donnant le nom et le chemin de chaque fichier situé sous la racine.
Décrivons en premier lieu le mécanisme de recherche de la bibliothèque Kpathsea.
Nous appelons chemin de recherche une liste d’éléments, séparés par « deux-points » ou « point-virgule », et appelés éléments de chemin, qui sont des noms de répertoires. Un chemin de recherche peut provenir de plusieurs sources. Pour rechercher un fichier « my-file » le long d’un chemin « .:/dir », Kpathsea vérifie chaque élément du chemin : d’abord ./my-file, puis /dir/my-file, etc. Puis Kpathsea renvoie la première occurrence (voire toutes).
Afin d’optimiser l’adaptation à tous les systèmes d’exploitation, Kpathsea peut utiliser dans les noms de fichiers des séparateurs différents de deux-points (« : ») et barre oblique (« / ») pour les systèmes non-Unix.
Pour vérifier un élément de chemin particulier p, Kpathsea vérifie d’abord si une base de données existante (voir page 68) contient p, c.-à-d. si la base de données se trouve dans un répertoire qui est un préfixe de p. Si oui, la spécification du chemin est comparée avec le contenu de la base de données.
Bien que l’élément de chemin le plus simple et le plus fréquent soit un nom de répertoire, Kpathsea supporte d’autres types d’éléments dans les chemins de recherche : des valeurs par défaut différentes pour chaque programme, des noms de variables d’environnement, des valeurs de fichiers de configuration, les répertoires de l’utilisateur et la recherche récursive de sous-répertoires. Nous disons alors que Kpathsea étend un élément, c’est-à-dire que Kpathsea transforme toutes ces spécifications en noms de répertoires de base. Cette opération est décrite dans les sections suivantes.
Notons que si le nom de fichier cherché est absolu ou explicitement relatif, c’est-à-dire commençant par « / », « ./ » ou « ../ », Kpathsea ne vérifie que l’existence de ce fichier.
Un chemin de recherche peut provenir de plusieurs sources. Voici l’ordre dans lequel Kpathsea les utilise.
On peut voir chacune de ces valeurs pour un chemin de recherche donné en utilisant l’option de débogage (voir page 72).
Kpathsea lit les chemins de recherche et d’autres définitions dans des fichiers de configuration à l’exécution nommés texmf.cnf . Le chemin pour accéder à ces fichiers dans l’arborescence est stocké dans la variable TEXMFCNF, mais il n’est pas conseillé de modifier cette variable (ou une autre) au moyen d’une variable d’environnement du même nom.
À la place, un fichier .../2018/texmf.cnf est créé à la suite d’une installation normale. Si vous devez changer les valeurs par défaut de certaines variables (ce qui n’est en général pas nécessaire), c’est le bon endroit pour le faire. Le fichier de configuration principal est dans .../2018/texmf-dist/web2c/texmf.cnf. Vous ne devriez jamais éditer ce fichier car vos changements seraient alors perdus lors de futures mises à jour de la distribution.
Il est important de noter que tous les fichiers texmf.cnf trouvés seront lus et que, en cas de conflit, la première définition lue l’emporte. Par exemple, si les fichiers texmf.cnf sont cherchés dans le chemin .:$TEXMF, les valeurs de ./texmf.cnf l’emportent sur celles de $TEXMF/texmf.cnf.
Voici un fichier de configuration illustrant les points précédents :
Kpathsea reconnaît certains caractères et constructions spéciales dans les chemins de recherche, semblables à ceux disponibles dans les shells Unix. Ainsi, le chemin complexe, ~$USER/{foo,bar}//baz étend la recherche vers tous les sous-répertoires situés sous les répertoires foo et bar dans le répertoire utilisateur $USER contenant un répertoire ou un fichier appelé baz. Ces expansions sont explicitées dans les sections suivantes.
Si le chemin de recherche le plus prioritaire (voir section 8.1.1) contient un « : » supplémentaire (c.-à-d. en début ou fin de ligne ou double), Kpathsea insère à cet endroit le chemin suivant dont la priorité définie est immédiatement inférieure. Si ce chemin inséré possède un « : » supplémentaire, le même processus se répète pour le chemin prioritaire suivant. Par exemple, étant donné une variable d’environnement définie ainsi :
Comme il est inutile d’insérer la valeur par défaut en plusieurs endroits, Kpathsea applique la substitution à seulement un « : » supplémentaire et laisse les autres inchangés : il cherche d’abord un « : » en début de ligne, puis en fin de ligne et enfin un double « : ».
Option utile, l’expansion par le biais des accolades signifie, par exemple, que v{a,b}w va permettre la recherche dans vaw:vbw. Les définitions emboîtées sont autorisées. Ceci peut être utilisé pour établir des hiérarchies TEX multiples en attribuant une liste entre accolades à $TEXMF. Par exemple, dans texmf.cnf, on trouve une définition qui ressemble (il y a en fait plus de répertoires) à la suivante.
Avec ceci, on peut écrire quelque chose comme
ce qui signifie que, après avoir cherché dans le répertoire courant, les arborescences complètes $TEXMFVAR/tex, $TEXMFHOME/tex, $TEXMFLOCAL/tex (sur le disque) et ensuite les arborescences !!$TEXMFVAR/tex et !!$TEXMFMAIN/tex (en utilisant le fichier de référence ls-R seulement) seront inspectées. C’est un moyen pratique permettant d’utiliser en parallèle deux distributions TEX, une « figée » (sur un CD, par exemple) et une autre régulièrement mise à jour avec de nouvelles versions quand elles deviennent disponibles. En utilisant la variable $TEXMF dans toutes les définitions, on est toujours sûr d’inspecter d’abord l’arborescence la plus récente.
Deux barres « // » ou plus consécutives dans une partie d’un chemin suivant un répertoire d sont remplacées par tous les sous-répertoires de d : d’abord les sous-répertoires directement présents dans d, ensuite les sous-répertoires de ceux-ci et ainsi de suite. À chaque niveau, l’ordre dans lequel les répertoires sont inspectés est non déterminé.
Dans le cas où l’on spécifie une partie de nom de fichier après le « // », seuls sont inclus les sous-répertoires auxquels le nom correspond. Par exemple, « /a//b » va correspondre aux répertoires /a/1/b, /a/2/b, /a/1/1/b et ainsi de suite, mais pas à /a/b/c ni /a/1.
Des « // » multiples et successifs dans un chemin sont possibles, mais « // » au début d’un chemin est ignoré.
La liste suivante récapitule la signification des caractères spéciaux dans les fichiers de configuration de Kpathsea :
Séparateur dans un chemin de recherche; au début ou à la fin d’un chemin, il remplace le chemin par défaut.
Séparateur dans les systèmes non Unix (joue le rôle de :).
Substitue le contenu d’une variable.
Représente le répertoire racine de l’utilisateur.
Expansion par les accolades, par exemple a{1,2}b devient a1b:a2b.
La recherche concernera aussi les sous-répertoires (peut être inséré n’importe où dans un chemin sauf au début).
Début d’un commentaire.
Caractère de continuation de ligne (permet les entrées sur plusieurs lignes).
Cherche seulement dans la base de données pour localiser le fichier et ne cherche pas sur le disque.
Kpathsea a une certaine profondeur d’investigation pour minimiser les accès disque durant les recherches. Néanmoins, dans le cas de distributions comprenant beaucoup de répertoires, inspecter chaque répertoire possible pour un fichier donné peut durer excessivement longtemps (ceci est typiquement le cas quand plusieurs centaines de répertoires de polices de caractères doivent être parcourus). En conséquence, Kpathsea peut utiliser un fichier texte appelé ls-R — en fait une base de données construite au préalable — qui fait correspondre les fichiers à leur répertoire, ce qui permet d’éviter une recherche exhaustive sur le disque.
Un deuxième fichier appelé aliases (qui est également une base de données) permet de donner des noms différents aux fichiers listés dans ls-R. Ceci peut aider à adapter ses fichiers source aux conventions de DOS 8.3 pour les noms de fichiers.
Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, le nom du principal fichier-base de données doit être ls-R. Dans votre installation, vous pouvez en mettre un à la racine de chaque arborescence TEX que vous désirez voir inspectée ($TEXMF par défaut); la plupart des sites ont une seule arborescence TEX. Kpathsea cherche les fichiers ls-R dans le chemin spécifié dans la variable TEXMFDBS.
La meilleure façon de créer et mettre à jour le fichier ls-R est d’exécuter le script mktexlsr inclus dans la distribution. Il est appelé par les divers scripts mktex... En principe, ce script exécute uniquement la commande
Si un fichier n’est pas trouvé dans la base de données, par défaut Kpathsea décide de le chercher sur le disque. En revanche, si un élément du chemin commence par « !! », seule la base de données sera inspectée pour cet élément, jamais le disque.
Le programme kpsewhich effectue une recherche dans une arborescence indépendamment de toute application. On peut le considérer comme une sorte de find pour localiser des fichiers dans les arborescences TEX (ceci est largement utilisé dans les scripts mktex... de la distribution).
Kpathsea considère tout argument non optionnel dans la ligne de commande comme un nom de fichier et renvoie la première occurrence trouvée. Il n’y a pas d’option pour renvoyer tous les fichiers ayant un nom particulier (vous pouvez utiliser le find d’Unix pour cela).
Les options les plus importantes sont décrites ci-après.
Définit la résolution à num ; ceci affecte seulement la recherche des fichiers « gf » et « pk ». « -D »
est un synonyme pour assurer la compatibilité avec dvips. Le défaut est 600.
Définit le format pour la recherche à name. Par défaut, le format est estimé en fonction du nom
de fichier. Pour les formats qui n’ont pas de suffixe clair associé, comme les fichiers de support
MetaPost et les fichiers de configuration dvips, vous devez spécifier le nom connu de Kpathsea,
comme tex ou enc files. Exécutez la commande kpsewhich --help pour obtenir la liste précise.
Définit le nom du mode comme étant string ; ceci affecte seulement la recherche des « gf » et des
« pk ». Pas d’option par défaut, n’importe quel mode sera trouvé.
Fait tout ce qui est possible pour trouver les fichiers, ce qui inclut une recherche sur le disque.
Par défaut, seule la base de données ls-R est inspectée, dans un souci d’efficacité.
Recherche dans le chemin string (séparé par deux-points comme d’habitude), au lieu de prendre
le chemin à partir du nom de fichier. « // » et toutes les expansions habituelles sont prises en
charge. Les options « --path » et « --format » s’excluent mutuellement.
Définit le nom de programme comme étant name. Ceci peut affecter les chemins de recherche via
l’option .progname dans les fichiers de configuration. Le défaut est kpsewhich.
Montre le chemin utilisé pour la recherche des fichiers de type name. On peut utiliser soit une
extension de fichier (.pk, .vf, etc.), soit un nom de fichier, comme avec l’option « --format ».
Définit les options de débogage comme étant num.
Jetons un coup d’œil à Kpathsea en action; voici une recherche toute simple :
Le dernier exemple est une base de données bibliographiques pour BibTeX servant aux articles de TUGboat.
Intéressons-nous à présent aux fichiers d’en-tête et de configuration pour dvips. Regardons en premier le fichier tex.pro communément utilisé pour le support de TEX avant de regarder le fichier de configuration générique (config.ps) et la liste des fontes PostScript psfonts.map. Depuis l’édition 2004, les fichiers .map et les fichiers de codage ont changé de place dans l’arborescence texmf. Comme le suffixe .ps est ambigu, nous devons spécifier quel type particulier du fichier config.ps nous considérons (dvips config).
Regardons plus en détail les fichiers de support Times PostScript d’URW. Leur nom standard dans le schéma de nommage des fontes est « utm ». Le premier fichier que nous voyons est le fichier de configuration, qui contient le nom du fichier de la liste :
Il devrait être clair, d’après ces quelques exemples, qu’il est facile de trouver l’endroit où se cache un fichier donné. C’est particulièrement important si vous suspectez que c’est, pour une raison quelconque, une mauvaise version du fichier qui est utilisée, puisque kpsewhich va vous montrer le premier fichier trouvé.
Il est quelquefois nécessaire de savoir comment un programme référence les fichiers. Pour permettre cela, Kpathsea offre plusieurs niveaux de débogage :
Appels à stat (test d’existence de fichier). Lors d’une exécution utilisant une base de données ls-R à jour, ce niveau ne devrait donner presque aucune information en sortie.
Références aux différentes tables (comme la base de données ls-R, les fichiers de correspondance de fontes, les fichiers de configuration).
Opérations d’ouverture et de fermeture des fichiers.
Information globale sur la localisation des types de fichiers recherchés par Kpathsea. Ceci est utile pour trouver où a été défini le chemin particulier pour un fichier.
Liste des répertoires pour chaque élément du chemin (utilisé uniquement en cas de recherche sur le disque).
Recherche de fichiers.
Valeur des variables.
Une valeur de -1 activera toutes les options ci-dessus; en pratique, c’est habituellement la valeur la plus adaptée.
De la même façon, avec le programme dvips, en utilisant une combinaison d’options de débogage, on peut suivre en détail la localisation des différents fichiers. De plus, lorsqu’un fichier n’est pas trouvé, la trace du débogage montre les différents répertoires dans lesquels le programme va chercher tel ou tel fichier, donnant ainsi des indices sur le problème.
Généralement, comme la plupart des programmes appellent la bibliothèque Kpathsea en interne, on peut sélectionner une option de débogage en utilisant la variable d’environnement KPATHSEA_DEBUG et en la définissant égale à une valeur (ou à une combinaison de valeurs) décrite(s) dans la liste ci-dessus.
Note à l’intention des utilisateurs de Windows : il n’est pas facile de rediriger les messages d’erreur vers un fichier sur ces systèmes. À des fins de diagnostic, vous pouvez temporairement affecter KPATHSEA_DEBUG_OUTPUT=err.log pour capturer le flux standard d’erreur dans le fichier err.log.
Considérons comme exemple un petit fichier source LATEX, hello-world.tex, dont le contenu est le suivant.
Ce petit fichier utilise simplement la fonte cmr10, aussi allons voir comment dvips prépare le fichier PostScript (nous voulons utiliser la version type 1 des fontes Computer Modern, d’où l’option -Pcms).
dvips commence par localiser ses fichiers de fonctionnement. D’abord, texmf.cnf est trouvé, ce qui donne les définitions pour les chemins de recherche servant à localiser les autres fichiers, ensuite le fichier base de données ls-R (pour optimiser la recherche des fichiers) et le fichier aliases, qui permet de déclarer plusieurs noms (par exemple un nom DOS de type 8.3 court et une version longue plus naturelle) pour le même fichier. Ensuite dvips continue en cherchant le fichier de configuration générique config.ps avant de rechercher le fichier de paramétrisation .dvipsrc (qui, dans notre cas, n’est pas trouvé). Enfin, dvips localise le fichier de configuration pour les fontes PostScript Computer Modern config.cms (ceci est lancé par l’option -Pcms de la commande dvips). Ce fichier contient la liste des fichiers qui définissent la relation entre les noms des fontes selon TEX, selon PostScript et dans le système de fichiers.
Arrivé là, dvips s’identifie à l’utilisateur :
pour continuer ensuite en cherchant le fichier prologue texc.pro,
Après avoir trouvé ce fichier, dvips affiche la date et l’heure, nous informe qu’il va générer le fichier hello-world.ps puis qu’il a besoin du fichier de fonte cmr10 et que ce dernier est déclaré comme « résident » (pas besoin de bitmaps) :
Web2C offre la possibilité de contrôler à l’exécution bon nombre de paramètres concernant la mémoire (en particulier la taille des tableaux utilisés) à partir du fichier texmf.cnf qui est lu par Kpathsea. Les paramètres en question se trouvent dans la troisième partie du fichier inclus dans la distribution TEX Live. Les variables les plus importantes sont :
Nombre total de mots mémoire disponibles pour TEX, Metafont et MetaPost. Vous devez générer un nouveau fichier de format pour chaque nouveau paramétrage. Par exemple, vous pouvez générer une version large de TEX et appeler le fichier de format hugetex.fmt. En utilisant la méthode prise en charge par Kpathsea qui consiste à suffixer la variable par le nom du programme, la valeur particulière de la variable main_memory destinée à ce fichier de format sera lue dans le fichier texmf.cnf.
Espace supplémentaire pour certaines structures de données de TEX : boîtes, glue, points d’arrêt... Surtout utile si vous utilisez PI CTEX par exemple.
Nombre de mots mémoire disponibles pour décrire les polices. C’est plus ou moins l’espace occupé par les fichiers TFM lus.
Espace supplémentaire pour la table de hachage des noms de séquences de contrôle. Environ 10 000 de ces noms peuvent être stockés dans la table principale; si vous avez un document très volumineux avec beaucoup de références croisées, il se peut que ce ne soit pas suffisant. La valeur par défaut hash_extra est 50000.
Évidemment, cette possibilité ne remplace pas une véritable allocation dynamique des tableaux et de la mémoire mais, puisque c’est complexe à implémenter dans le présent source TEX, ces paramètres lus à l’exécution fournissent un compromis pratique qui procure une certaine souplesse.
TEX Live est le résultat des efforts collectifs de pratiquement tous les groupes d’utilisateurs de TEX. La présente édition de TEX Live a été coordonnée par Karl Berry. Voici la liste des principaux contributeurs :
Les binaires ont été compilés par : Marc Baudoin (amd64-netbsd, i386-netbsd), Karl Berry (i386-linux), Ken Brown (i386-cygwin, x86_64-cygwin), Simon Dales (armhf-linux), Johannes Hielschier (aarch64-linux), Akira Kakuto (win32), Dick Koch (x86_64-darwin), Nikola Lečić (amd64-freebsd, i386-freebsd), Henri Menke (x86_64-linuxmusl), Mojca Miklavec (i386-darwin, powerpc-darwin, x86_64-darwinlegacy, i386-solaris, x86_64-solaris, sparc-solaris), Norbert Preining (x86_64-linux), Thomas Schmitz (powerpc-linux), Boris Veytsman (armel-linux). Pour des informations concernant la compilation de TEX Live, cf. http://tug.org/texlive/build.html.
Traducteurs de ce manuel : Denis Bitouzé & Patrick Bideault (français), Carlos Enriquez Figueras (castillan), Jjgod Jiang, Jinsong Zhao, Yue Wang, & Helin Gai (mandarin), Marco Pallante & Carla Maggi (italien), Nikola Lečić (serbe), Petr Sojka & Jan Busa (tchèque et slovaque), Boris Veytsman (russe), Zofia Walczak (polonais), Uwe Ziegenhagen (allemand). La page d’accueil de la documentation TEX Live est http://tug.org/texlive/doc.html.
Bien sûr, notre gratitude va en premier lieu à Donald Knuth pour avoir inventé TEX et l’avoir offert au monde entier.
La discussion commença à la fin de 1993 quand le Groupe des utilisateurs néerlandais de TEX commençait à travailler à son CD 4AllTEX pour les utilisateurs de MS-DOS et on espérait à ce moment sortir un CD unique pour tous les systèmes. C’était un objectif beaucoup trop ambitieux, mais il permit la naissance du CD 4AllTEX, projet couronné de succès, et aussi d’un groupe de travail « TUG Technical Council » pour mettre en place TDS (TEX Directory Structure : http://tug.org/tds), qui spécifiait la gestion des fichiers TEX sous une forme logique. La mouture finale de TDS fut publiée dans le numéro de décembre 1995 de TUGboat et il était clair depuis un certain temps qu’il fallait proposer un produit contenant une structure modèle sur CD. La distribution que vous possédez est le résultat direct des délibérations de ce groupe de travail. Il était également clair que le succès des CD 4AllTEX démontrait que les utilisateurs d’Unix trouveraient leur bonheur avec une distribution aussi simple et ceci a été l’autre objectif de TEX Live.
Nous avons d’abord entrepris de créer un nouveau CD TDS Unix à l’automne 1995 et nous avons rapidement choisi teTEX de Thomas Esser comme étant la configuration idéale, car il supportait déjà plusieurs plates-formes et avait été construit en gardant à l’esprit la portabilité entre systèmes. Thomas accepta de nous aider et commença à travailler sérieusement au début de 1996. La première édition sortit en mai 1996. Au début de 1997, Karl Berry acheva une nouvelle distribution de Web2C, qui incluait presque toutes les caractéristiques que Thomas Esser avait ajoutées dans teTEX et il fut décidé de baser la deuxième édition du CD sur le standard Web2C, en y ajoutant le script texconfig de teTEX. La troisième édition du CD était basée sur une version majeure de Web2C, 7.2, par Olaf Weber; en même temps, une nouvelle version révisée de teTEX était achevée dont TEX Live partageait presque toutes les caractéristiques. La quatrième édition a suivi le même schéma, en utilisant une nouvelle version de teTEX et une nouvelle version de Web2C (7.3). Le système incluait dorénavant un programme complet d’installation pour Windows grâce à Fabrice Popineau.
Pour la cinquième édition (mars 2000), de nombreuses parties du CD ont été vérifiées et révisées, des centaines de composants mis à jour. Le contenu détaillé des composants était décrit par des fichiers XML. Mais le changement majeur de cette cinquième édition a été la suppression de tout logiciel non libre de droits. Tout ce qui se trouve dans TEX Live devait être compatible avec la licence Debian (Debian Free Software Guidelines : http://www.debian.org/intro/free); nous avons fait de notre mieux pour vérifier les termes des licences de chaque composant et nous souhaiterions que toute erreur nous soit signalée.
La sixième édition (juillet 2001) contient un grand nombre de mises à jour. Le changement majeur de cette version réside dans la refonte du processus d’installation : l’utilisateur peut désormais choisir les collections de manière plus précise. Les collections concernant les langues ont été entièrement réorganisées, aussi le choix d’une langue installe non seulement les macros, les fontes, etc., mais prépare également un fichier language.dat adéquat.
La septième édition (mai 2002) a comme ajout majeur une installation pour Mac OS X et l’habituelle myriade de mises à jour de composants et de programmes. Un objectif important a été de fusionner à nouveau les sources avec ceux de teTEX, alors que les versions 5 et 6 s’en étaient éloignées.
En 2003, le flot de mises à jour et d’additions a continué, mais nous avons constaté que TEX Live était devenu si volumineux qu’il ne pouvait plus tenir sur un seul CD, aussi l’avons-nous divisé en trois distributions distinctes (voir section 2.1, page 9). Par ailleurs :
2004 a apporté beaucoup de changements (et quelques incompatibilités avec les versions précédentes) :
Les fichiers .map sont désormais recherchés uniquement dans les sous-répertoires fonts/ map (dans chaque arborescence texmf), leur chemin de recherche est donné par la variable TEXFONTMAPS de texmf.cnf. De même, les fichiers .enc sont désormais recherchés uniquement dans les sous-répertoires fonts/enc, leur chemin de recherche est donné par la variable ENCFONTS de texmf.cnf. Le script updmap devrait émettre des messages d’avertissement pour les fichiers .map et .enc mal placés.
Sur les différentes façons de traiter le problème, consulter http://tug.org/texlive/mapenc.html.
Ceci rend indispensable le recours à l’extension ifpdf (qui fonctionne aussi bien avec plain que LATEX) pour déterminer si le format de sortie est DVI ou PDF. Tester si la commande \pdfoutput est définie ou non n’est pas un moyen fiable de le faire.
Consulter le manuel Web2C pour plus d’informations : texmf-dist/doc/web2c.
Sur sparc-solaris (au moins) il sera probablement nécessaire de positionner la variable d’environnement LD_LIBRARY_PATH pour utiliser les programmes de la famille t1utils. Ceci vient du fait qu’ils sont compilés en C++ et que l’emplacement des bibliothèques dynamiques est variable. Ce n’est pas une nouveauté 2004, mais ce point n’était pas documenté précédemment. De même, sur mips-irix, les bibliothèques dynamiques MIPSpro 7.4 sont nécessaires.
2005 a apporté son lot habituel d’innombrables mises à jour d’extensions et de programmes. L’infrastructure est restée relativement stable par rapport à 2004, à quelques changements inévitables près :
En 2006–2007, la nouveauté majeure a été l’arrivée dans TEX Live de XeTEX disponible sous forme de deux programmes xetex et xelatex, voir http://scripts.sil.org/xetex.
MetaPost a subi une mise à jour importante et d’autres améliorations sont prévues, voir http://tug.org/metapost/articles. Il en va de même pour pdfTEX, voir http://tug.org/applications/pdftex.
Le format tex.fmt et les formats pour MetaPost et Metafont ne se trouvent plus dans texmf-dist/web2c mais dans des sous-répertoires de texmf-dist/web2c (la recherche de fichiers .fmt est néanmoins faite aussi dans texmf-dist/web2c). Ces sous-répertoires portent le nom du moteur utilisé pour construire le format, par exemple tex, pdftex ou xetex. Ce changement ne devrait pas avoir d’effet visible pour les utilisateurs.
Le programme (plain) tex ignore désormais les lignes commençant par %& qui permettent de déterminer le format à utiliser; c’est un vrai TEX « à la Knuth »! LATEX et tous les autres prennent toujours en compte les lignes commençant par %&.
Comme chaque année des centaines d’extensions et de programmes ont été mis à jour, voir les sites CTAN (http://mirror.ctan.org).
L’arborescence utilisée en interne a été réorganisée avec de nouveaux outils qui devraient fournir une meilleure base de travail pour les développements futurs.
Enfin, en mai 2006 Thomas Esser a annoncé qu’il renonçait à poursuivre le développement de teTEX (http://tug.org/tetex). Sa décision a relancé l’intérêt pour TEX Live, en particulier chez les distributeurs de solutions GNU/Linux (un nouveau schéma d’installation tetex a été ajouté dans le script d’installation de TEX Live pour produire une distribution proche de l’ancienne teTEX). La distribution TEX Live existe déjà sous forme de paquets Debian, espérons que les autres acteurs du monde Linux (RedHat, SUSE, etc.) suivront et que les utilisateurs se verront proposer à l’avenir des distributions TEX riches et plus faciles à installer.
En 2008, l’infrastructure de la distribution TEX Live a été entièrement remaniée. Un nouveau fichier texte, tlpkg/texlive.tlpdb, regroupe toutes les informations concernant la configuration TEX Live de la machine.
Ce fichier permet entre autres choses de procéder à des mises à jour par le réseau après l’installation initiale. Cette possibilité était offerte depuis des années par MiKTEX. Nous espérons pouvoir fournir des mises à jour régulières du contenu des archives CTAN.
Le nouveau moteur LuaTEX (http://luatex.org) a été intégré; il offre de nouvelles fonctionnalités typographiques et repose sur l’excellent langage de commande Lua qui peut aussi être utilisé en dehors de TEX.
Les versions Windows et Unix sont beaucoup plus proches que par le passé. En particulier les scripts en Perl et en Lua sont communs aux deux architectures.
TEX Live dispose d’une nouvelle interface pour la maintenance (tlmgr voir section 6), elle permet les ajouts, mises à jour et suppressions de composants et prend en charge la régénération des bases ls-R, des formats et des fichiers .map lorsque c’est nécessaire.
Les fonctionnalités de tlmgr englobent toutes les tâches dévolues auparavant à texconfig qui ne devrait plus être utilisé (il est conservé, mais avec un champ d’action réduit).
Le programme d’indexation xindy (http://xindy.sourceforge.net/) est maintenant disponible pour la plupart des plates-formes.
L’utilitaire kpsewhich dispose de deux options nouvelles : –all qui retourne toutes les occurrences du fichier recherché et –subdir qui limite la recherche à un sous-répertoire donné.
Le programme dvipdfmx permet maintenant d’extraire les informations concernant la bounding box par le biais de la commande extractbb; c’était une des dernières fonctionnalités de dvipdfm qui manquaient à dvipdfmx.
Les alias de polices Times-Roman, Helvetica, etc. ont été supprimés, les conflits de codage qu’ils induisaient n’ayant pas pu être résolus.
Le format platex a été supprimé afin de résoudre un conflit de nom avec son homonyme japonais; le support pour le polonais est assuré maintenant par l’extension polski.
Les fichiers WEB d’extension .pool sont maintenant inclus dans les binaires afin de faciliter les mises à jour.
Enfin, les changements décrits par Donald Knuth dans « TEX tuneup of 2008 » (voir http://tug.org/TUGboat/Articles/tb29-2/tb92knut.pdf) sont inclus dans la présente édition.
En 2009, le format de sortie par défaut de Lua(LA )TEX est maintenant le PDF afin de profiter de la prise en charge des polices OpenType et autres fonctionnalités de LuaTEX. De nouveaux exécutables nommés dviluatex et dvilualatex fournissent une sortie DVI. La page d’accueil de LuaTEX est http://luatex.org.
Le moteur Omega ainsi que le format Lambda ont été retirés, après discussion avec les auteurs d’Omega. Les versions à jour d’Aleph et de Lamed ont été conservées, ainsi que les utilitaires Omega.
TEX Live fournit la nouvelle version des polices Type 1 de l’AMS, y compris Computer Modern : les quelques changements de forme faits au cours des ans par Knuth dans les sources Metafont ont été intégrés et le hinting a été amélioré. Les polices Euler ont été en grande partie redessinées par Hermann Zapf (voir http://tug.org/TUGboat/Articles/tb29-2/tb92hagen-euler.pdf). Dans tous les cas, les métriques n’ont pas changé. La page d’accueil des polices de l’AMS est http://www.ams.org/tex/amsfonts.html.
Le nouvel éditeur intégré TEXworks est fourni pour Windows, ainsi que dans MacTEX. Pour les autres plates-formes, ainsi que d’autres informations, voir la page de TEXworks : http://tug.org/texworks. Cet éditeur fonctionnant sur de nombreuses plates-formes, inspiré par l’éditeur TeXShop de Mac OS X, vise à faciliter l’utilisation de TEX.
Le programme de création de graphiques Asymptote est fourni pour plusieurs plates-formes. Il fournit un langage de description de graphiques en mode texte plus ou moins du même genre que MetaPost, mais avec, entre autres, des fonctionnalités 3D avancées. Sa page d’accueil est http://asymptote.sourceforge.net.
Le programme dvipdfm séparé a été remplacé par dvipdfmx qui, lorsqu’il est appelé par ce nom, travaille dans un mode de compatibilité spécifique. Le programme dvipdfmx fournit des fonctionnalités pour les écritures CJK et inclut de nombreux correctifs accumulés au fil des ans depuis la dernière sortie de dvipdfm.
Des exécutables pour les plates-formes cygwin et i386-netbsd sont maintenant fournis, tandis que les autres distributions BSD ont été abandonnées; nous avons entendu dire que OpenBSD et FreeBSD fournissent TEX via leurs propres systèmes de gestion de paquets, et par ailleurs il était difficile sur ces plates-formes de fabriquer des binaires qui aient une chance de fonctionner sur plus d’une version.
Quelques autres changements en vrac : nous utilisons maintenant xz, qui remplace lzma (http://tukaani.org/xz/), pour comprimer nos archives; un $littéral est autorisé dans les noms de fichiers s’il n’est pas suivi du nom d’une variable connue; la bibliothèque Kpathsea est maintenant multi-threadée (ce qui sert dans MetaPost); le processus complet de compilation de TEX Live est maintenant basé sur Automake.
Remarque finale concernant le passé : toutes les anciennes distributions TEX Live ainsi que les jaquettes des CD correspondants sont disponibles ici : ftp://tug.org/historic/systems/texlive.
En 2010, les PDF générés utilisent par défaut la version 1.5 du format PDF, ce qui permet une plus grande compression. Ceci concerne tous les moteurs TEX produisant directement du PDF, ainsi qu’à dvipdfmx. Pour revenir au format PDF 1.4, vous pouvez charger le paquet pdf14 sous LATEX, ou régler manuellement \pdfminorversion=4 (sous pdfTEX).
pdf(LA )TEX convertit maintenant automatiquement les fichiers EPS utilisés au format PDF, en utilisant le paquet epstopdf, dans tous les cas où le fichier de configuration LATEX graphics.cfg est chargé, et que le format de sortie est le PDF. Les options par défaut sont choisies pour éviter autant que possible tout risque d’écrasement d’un fichier PDF créé manuellement, mais vous pouvez aussi empêcher le chargement d’epstopdf en plaçant \newcommand{\DoNotLoadEpstopdf}{} (ou \def... avant la déclaration \documentclass. Le paquet n’est pas chargé non plus si pst-pdf est utilisé. Pour plus de détails, reportez-vous à la documentation du paquet epstopdf (http://ctan.org/pkg/epstopdf-pkg).
Un autre changement, relié au précédent, est que l’exécution d’un tout petit nombre de commandes externes depuis TEX (avec le commande \write18) est désormais autorisée par défaut. Ces commandes sont repstopdf, makeindex, kpsewhich, bibtex, et bibtex8; cette liste est définie dans texmf.cnf. Si vous souhaitez désactiver cette fonctionnalité, vous pouvez désélectionner cette option à l’installation (section 3.2.4), ou modifier la valeur après installation en exécutant tlmgr conf texmf shell_escape 0.
Un autre changement est encore relié aux deux derniers : BibTeX et Makeindex refusent désormais par défaut d’écrire leur fichier de sortie dans n’importe quel répertoire (ce que TEX refusait déjà). Ceci a pour but de permettre leur inclusion dans la liste ci-dessus. Pour modifier ce comportement, vous pouvez utiliser la variable d’environnement TEXMFOUTPUT, ou modifier la valeur de openout_any.
XeTEX offre désormais un ajustement optique des marges similaire à celui de pdfTEX(sans la dilatation des fontes, non disponible actuellement).
Par défaut, tlmgr garde maintenant une copie de sauvegarde de tous les paquets mis à jour (tlmgr option autobackup 1) pour permettre de revenir facilement à l’ancienne version au cas où la nouvelle soit cassée, en utilisant tlmgr restore. Si vous faites des mises à jour après l’installation, et n’avez pas la place de garder ces copies de sauvegarde, exécutez tlmgr option autobackup 0.
De nouveaux programmes sont inclus : le moteur pTEX et les utilitaires reliés pour la composition du japonais; le programme BibTeXU qui est une version de BibTeX gérant Unicode; l’utilitaire chktex (http://baruch.ev-en.org/proj/chktex) pour vérifier les documents (LA )TEX; le programme de conversion DVI vers SVG dvisvgm (http://dvisvgm.sourceforge.net).
Nous fournissons des exécutables pour les nouvelles plates-formes suivantes : amd64-freebsd, amd64-kfreebsd, i386-freebsd, i386-kfreebsd, x86_64-darwin et x86_64-solaris.
Un changement dans TEX Live que nous avions oublié de noter : de nombreux exécutables relatifs à TEX4ht ont été retirés de la liste des exécutables. La commande générique mk4ht permet de lancer les nombreuses variantes de tex4ht.
Enfin, TEX Live telle qu’elle est présentée dans le DVD TEX Collection ne peut plus être exécutée de façon portable (en live) — contrairement à ce qu’indique le nom. Il n’y a désormais plus assez de place sur un seul DVD. Un effet secondaire agréable de cette nouvelle disposition est que l’installation depuis un DVD physique est maintenant être beaucoup plus rapide.
Les binaires pour Mac OS X (universal-darwin et x86_64-darwin) ne fonctionnent désormais que sous Leopard ou une version ultérieure; Panther et Tiger ne sont plus pris en charge.
Le programme biber pour le traitement des bibliographies est inclus pour les plates-formes les plus courantes. Son développement suit de près celui du paquet biblatex qui réimplémente totalement la gestion des bibliographies sous LATEX.
Le programme MetaPost (mpost) ne crée plus et n’utilise plus de fichiers .mem. Les fichiers utiles, comme plain.mp, sont simplement traités à chaque exécution. Ceci est relié au support de MetaPost en tant que bibliothèque, qui est un autre changement important bien que peu visible par les utilisateurs.
L’implémentation en Perl de updmap, qui n’était utilisée que sous Windows, a été remaniée et est désormais utilisée sur toutes les plates-formes. Il ne devrait pas y avoir de changement visible par les utilisateurs, mis à part une exécution bien plus rapide.
Les commandes initex et inimf ont été réintroduites (mais aucune autre variante ini*).
tlmgr permet d’utiliser plusieurs dépôts de paquets simultanément pour les mises à jour. Pour plus de détails, consulter la section sur les dépôts multiples dans l’aide de tlmgr (utiliser tlmgr help par exemple).
Le paramètre \XeTeXdashbreakstate est réglé à 1 par défaut, pour xetex et xelatex. Ceci autorise les coupures de lignes après les tirets cadratin et demi-cadratins, ce qui a toujours été le comportement de TEX, LATEX, LuaTEX, etc. Si des documents XeTEX existants doivent conserver une parfaite compatibilité au niveau des coupures de lignes, il devront mettre \XeTeXdashbreakstate à 0 explicitement.
Les fichiers de sortie générés par pdftex et dvips, entre autres, peuvent maintenant dépasser les 2 gigabytes.
Les 35 polices Postscript standard sont incluses par défaut dans la sortie de dvips, car il y en a trop de versions différentes dans la nature.
Dans le mode d’exécution par \write18 limité (le mode par défaut), la commande mpost est maintenant autorisée.
Un fichier texmf.cnf placé dans ../texmf-local (par exemple : /usr/local/texlive/texmf-local/web2c/texmf.cnf) sera trouvé et utilisé s’il existe.
Le script updmap lit maintenant un fichier updmap.cfg par arborescence au lieu d’un seul fichier global. Ce changement devrait être invisible à moins que vous n’ayez édité vos fichiers updmap.cfg directement. Voir la sortie de updmap –help pour plus de détails.
Plates-formes : armel-linux et mipsel-linux ont été ajoutés; sparc-linux et i386-netbsd ne font plus partie de la distribution principale.
Disposition des fichiers : le répertoire de premier niveau texmf/ a été fusionné avec texmf-dist par souci de simplicité. Les variables Kpathsea TEXMFMAIN et TEXMFDIST pointent désormais toutes les deux sur texmf-dist.
Plusieurs petites collections de langues ont été fusionnées entre elles afin de simplifier l’installation.
2014 a vu un autre réglage TEX de la part de Knuth; cela affecte tous les moteurs, mais le seul changement visible est probablement la restauration de la chaîne preloaded format sur la ligne bannière. Pour Knuth, elle reflète maintenant le format qui devrait être chargé par défaut, plutôt qu’un format non compilé réellement préchargé par le binaire. Cela peut être modifié de multiples façons.
LaTeX2e incorpore maintenant, par défaut, les changements jusqu’ici inclus uniquement en chargeant explicitement le paquet fixltx2e, qui devient non opérationnel. Un nouveau paquet latexrelease et d’autres mécanismes permettent de contrôler ce qui se passe. Des détails se trouvent dans les documents inclus LATEX News #22 et « LATEX changes ». Incidemment, les paquets babel et psnfss, quoique parties intégrantes de LATEX, sont maintenus séparément et ne sont pas affectés par ces changements (et doivent continuer à fonctionner).
En interne, LaTeX2e maintenant inclut une configuration de moteur concernant Unicode (quels caractères sont des lettres, noms des primitives, etc.) qui était auparavant une composante de la TEX Live. Ce changement est supposé invisible pour les utilisateurs; quelques commandes internes de bas niveau ont été renommées ou supprimées, mais le résultat devrait être le même.
augmentation de la limite de caractères de classe à 4096; identifiant byte du DVI incrémenté.
Le but est de réduire le problème récurrent consistant à invoquer par accident le mode utilisateur et ainsi perdre les mises à jour système ultérieures. Cf. http://tug.org/texlive/scripts-sys-user.html pour plus de détails.
TEX Live n’est pas un produit parfait et ne le sera jamais. Nous prévoyons de continuer à produire de nouvelles versions et aimerions fournir plus de documentation, plus d’applications, une arborescence améliorée et vérifiée de macros et de fontes... et tout ce qui concerne TEX. Ce travail est effectué par des volontaires sur leur temps libre, et il y a toujours plus à faire. Si vous pouvez nous aider, n’hésitez pas à nous contacter (cf. http://tug.org/texlive/contribute.html).
Corrections, suggestions et propositions d’aide doivent être envoyées à :
Bon travail avec TEX!
*Précédentes versions françaises par Manuel Pégourié-Gonnard, Daniel Flipo, Éric Picheral, Jacques André, Fabrice Popineau et peut-être d’autres avant eux — qu’ils en soient tous remerciés. Nos remerciements aussi aux aimables relecteurs; nous sommes bien sûr responsables des erreurs restantes. N’hésitez pas à les signaler par mail à denis.bitouze@univ-littoral.fr!
1.wizard mode en anglais
2.Si vous utilisez un système Mac, il vous faut utiliser l’application « Terminal » pour avoir accès à l’émulateur de commandes. Sur systèmes Windows, il vous faut taper Win-R puis cmd. Enfin, si vous utilisez un système de type Unix, il est vraisemblable que vous sachiez déjà comment utiliser cette commande.
3.Dans la description qui suit, par souci de cohérence avec les figures, le nom des boutons est celui de la version anglaise. L’affichage se fait normalement dans la langue de l’utilisateur (variable LANG sous Unix).
4.N.d.T. : fonctions de rappel